C’est en 2017 lors de la consultation d’une photothèque que je me suis aperçu qu’il n’y avait pas de photographie du ciel étoilé. Pourtant, habitant un village de montagne avec un accès direct sur de grands espaces, je m’émerveillais de la beauté des ciels étoilés du Mercantour. C’est de là que j’ai commencé à expérimenter les techniques de prise de vue du ciel étoilé. Cette discipline en photographie réclame beaucoup de patience, technicité, persévérance et de temps.

Tout d’abord il y a l’effort, la mise en condition. Il faut se forcer à sortir de sa zone de confort. Je pars ainsi en montagne dans des lieux sans pollution lumineuse pour y passer la nuit.

A l’approche de la nuit et en étant seul dans des espaces naturels, la nature parait de suite plus sauvage. C’est ensuite tout un processus qui ressemble à une entrée en méditation. On se laisse envelopper par la nuit.

Puis progressivement les étoiles “s’allument”.

C’est souvent le moment où on se laisse porter par la magie de la nuit, seul au milieu de tout, dans le silence, au milieu de milliards d’étoiles, où mon esprit semble se déconnecter de la réalité et faire corps avec l’environnement qui m’entoure.

Mon seul éclairage est celui des étoiles. Ma vue s’habitue à l’obscurité, j’arrive à distinguer mon environnement. Tous mes sens sont en éveil, comme si mon être retrouvait ses instincts primitifs. C’est souvent un très grand moment d’émerveillement, d’émotions que j’essaie de retranscrire dans mon travail photographique. Je suis tellement absorbé, que la notion de temps semble disparaître. Au petit matin, alors que les premières lueurs du jours pointent à l’horizon, j’éprouve souvent un sentiment mélancolique, instant également où on se reconnecte à la réalité.