la sylvothérapie

Fondée sur ces millénaires de pratiques, d’observations réactualisées par des recherches récentes, la sylvothérapie propose une médecine préventive naturelle fondée sur des immersions régulières en forêt et invite à ressentir physiquement la force de vie qui se dégage de la croissance des arbres, de leurs cycles, de leurs bourgeonnements, de leurs poussées.

L’utilisation des arômes naturels pour modifier l’état de conscience, soigner ou calmer est pratiqué depuis des millénaires. Les médecins traditionnels brûlaient des résines dans les lieux de culte, des encens, ou des huiles aromatiques lors des cérémonies, des offices religieux, ou les soins médicaux.

Dans le « Traité des Airs, des Eaux et des Lieux », fondement de la médecine générale de l’école de Cos, Hippocrate (-460 – 377 av. JC) préconisait la phytothérapie sylvestre, en particulier les vertus purificatrices des pins ou des cyprès. Et les premiers médecins, comme Démocrite et Claude Galien (médecin grec exerçant à Rome), incitaient les hommes à aller puiser une partie de leur énergie vitale dans la forêt. Au XVIè siècle, Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne, plongeait les malades nus dans des tonneaux de vapeurs sèches ou humides de plantes et de bois pour les guérir des fièvres.

la sylvothérapie

Le mot Sylvothérapie vient du latin “sylve”, qui signifie la “forêt”.  En 2007, 120 experts de 20 pays après une évaluation internationale, ont précisément défini la pratique de sylvothérapie comme: « une pratique de santé publique fondée sur des preuves. Les marches guidées de thérapie de forêt combinent des enchaînements spécifiques et complémentaires d’exercices psychiques et physiques dans un environnement forestier approprié qui conduit à réduire la fréquence cardiaque, la tension artérielle et le niveau de stress et en même temps, à renforcer le système immunitaire et respiratoire ainsi que l’ensemble de la condition physique et les capacités cognitives. » 
La sylvothérapie inclut toute forme de pratique thérapeutique impliquant la Nature (actrice bienfaitrice) à travers : le shinrin-yoku, l’éco-thérapie et éco-psychologie dans ses approches forestières, la forêt médicinale (tous les différents remèdes forestiers), les retraites dans la forêt, la méditation de pleine conscience, des arts énergétiques, pratiques chamaniques, etc…

les bains de forêts

L’appelation “bain de forêt” est la traduction anglaise du ’’forest bathing’’ car la sylvothérapie englobe cette pratique de bain de forêt. Terme lui-même traduit du japonais ’‘shinrin-yoku’’, qui a été donné en 1982 par le directeur de l’Agence japonaise des forêts, T. Akiyama. Le concept de ‘‘shinrin-yoku’’, ‘’yoku’’ se traduirait idéalement par l’idée de s’imprégner ou de s’immerger de l’atmosphère de la forêt (‘’shinrin’’). Le rituel du ‘’bain’’ de manière générale a toujours été une pratique sacrée au Japon.
Grâce aux études et données scientifiques sur les bains de forêt, depuis 2003, les Japonais le traduisent également par le terme de sylvothérapie, mais cela fait perdre de son ‘’romantisme’’ comparé au terme ‘’shinrin-yoku’’; or cette dimension est très importante à leurs yeux.

 

Le climat forestier conduit à un meilleur équilibre nerveux, sympathique et cellulaire.

Cet équilibre est favorable au corps, notamment aux maladies cardiovasculaires et facilite le renouvellement cellulaire. Globalement, l’atmosphère de la forêt exerce un rôle multi-filtres de rééquilibrage : elle protège contre les vents (- 40% en moyenne), les UV et les rayonnements (- 40% en moyenne), l’humidité de l’air, amorti les déséquilibres de température, oppose un rempart au bruit, absorbe des polluants biologiques (- 40% des germes) et physico-chimique (- 50% poussières, polluants et particules), et absorbe 90% de l’électricité statique. Les arbres absorbent le dioxyde de souffre impliqué dans les maladies respiratoires[1] et beaucoup d’ozone contenu dans l’air (Mc Pherson et al 1994). L’air respiré en forêt est aussi gorgé d’ions négatifs, favorables au système nerveux, et totalement dénué d’ions positifs responsables de troubles nerveux, de dessèchement des muqueuses, d’agressivité, de dysfonctionnements cognitifs et de confusion mentale.

[1] Les arbres absorbent jusqu’à 3,9 t par jour de SO2 (Mc Pherson 1994)

La forêt est une pharmacie naturelle à ciel ouvert.

Les huiles les plus actives sont celles du cèdre, du cyprès, de l’eucalyptus, du laurier, de la myrte, des pins, des sapins ou du thuya. Il y a celles qui excitent les glandes endocriniennes (cyprès, pin), celles qui sont stimulantes (citron, romarin), celles qui stoppent les fermentations intestinales (genévrier, thuya), ou encore celles qui ont des vertus calmantes (tilleul, cyprès), sédatives (lavande) ou cicatrisantes (pin, eucalyptus). Les arômes ont aussi un accès direct à la connexion émotionnelle de notre cerveau via la voie nasale. Ils peuvent atténuer les sentiments de rage ou de frustration (menthe, cannelle), améliorer la qualité du sommeil (Jasmin) [1].

Les phytoncides, (limonène, terpènes), véritables antibiotiques de la forêt présents surtout dans les massifs d’eucalyptus, de pins maritimes ou de pins sylvestres augmentent l’immunité naturelle (Qing Li, 2010). Les molécules actives découvertes ou redécouvertes récemment, comme  les flavonoïdes, le lignane, les terpènes, les phytostérols (lipides végétaux proches du cholestérol), sont connues pour leurs effets antioxydants, anti-cancérigènes, etc.

[1] International Journal of psychologie 2005. UK.

avec l’aimable contribution de Pascale d’Erm, journaliste spécialisée nature / environnement, autrice de « Natura, comment la nature nous soigne et nous rend plus heureux », Les Liens qui libèrent, 2019.

et de la fédération francophone “En chemin vers”.

Derniers articles parus dans la rubrique “sylvothérapie”