Soignante, naturellement.

Le soignant est au centre de la maladie, sans cesse sollicité par les patients, leurs familles, les médecins, la hiérarchie. Il doit constamment anticiper, être vigilant, réactif, aidant, compatissant, résistant, à l’écoute ; doit garder son self control. Il n’a pas une minute de répit, son cerveau fonctionne à 200%. Quand il termine sa journée de travail, il passe la porte de l’hôpital comme on passe un SAS de décompression mais ça ne l’empêche pas de ressasser sa journée de travail, vérifier s’il n’a rien oublié, les événements marquants.

Pour ne pas craquer au fil des années, ne pas « Burn-outer », chaque soignant a sa recette.

La nature est mon remède

Pour ma part, c’est la nature, mon remède. La découverte de la randonnée a été une révélation. Mon premier trek, pendant 4 jours, il y a 35 ans dans le Mercantour. Je voyais des marmottes, des bouquetins, des chamois pour la première fois. Une fille de la mer habituée aux crevettes, crabes, soles, je m’émerveillais devant tant de beauté ; La sérénité du lieu, une énergie insoupçonnable et tellement ressourçante.

Quand on marche dans la nature, en montagne ou au bord de la mer, en campagne, on oublie tout. On se recentre sur soi, on se calque sur les énergies du lieu. Les arbres sont remplis d’une énergie vibratoire qu’ils diffusent ensuite sur l’environnement qui les entourent. S’immerger au milieu des écosystèmes, c’est diminuer le stress, recharger ses batteries, se connecter à la « Terre Mère » pour revenir à l’essentiel.

Malheureusement, durant toutes ces années de marche au milieu de la biodiversité, j’ai constaté beaucoup de dégradations et pollutions des milieux.

Une Seule Santé

Au bloc opératoire, ces quinze dernières années, c’est une consommation croissante, exponentielle des dispositifs médicaux jetables, par conséquent une augmentation des déchets de tout type : plastiques, papiers, métaux, cartons. La référence du développement durable contribue ainsi par mes actions de sensibilisation à éveiller les consciences sur l’urgence de la situation à préserver notre planète.  

Tout est interconnecté.

La crise COVID que nous venons de vivre est en lien direct avec les maladies zoonotiques. Nous détruisons les habitats des animaux comme les chauve-souris, ces derniers se rapprochent de l’homme pour se nourrir et transmettent leurs virus via des hôtes intermédiaires tels que les porcs (exemple : le virus Nipah). Si nous n’agissons pas dès maintenant pour préserver notre biodiversité, ceux sont d’autres pandémies qui se profilent beaucoup plus graves. Selon Serge Morand, « nous sommes entrés dans une période d’épidémies de pandémies. »

Quel message voulez-vous transmettre ?

La nature peut se passer de l’homme mais l’homme ne peut pas se passer de la nature.

Si nous ne préservons pas notre planète, c’est la disparition de l’espèce humaine qui menace. Nous devons changer de paradigme, arrêter de consommer notre planète à crédit, arrêter de penser croissance économique.

Votre plante ou animal “coup de cœur” de la région ?

Ma plante ‘coup de cœur’ de la région, c’est la pivoine sauvage dans le Verdon, plante rare et protégée appelée aussi Rose de Notre Dame.

Sa période de floraison est très courte, fin mai début juin. Elle se mérite, pousse dans des lieux difficilement accessibles , seulement à pied. C’est comme un enchantement chaque fois que je la découvre en randonnée. La pivoine est symbole de richesse et d’honneur. Elle possède des propriétés anti bactériennes, anti inflammatoires et apaisantes.