liens biodiversité et secteur de la santé

“Biodiversité” et “santé” sont deux notions étroitement liées. La biodiversité se réfère à la variété et à la diversité des organismes vivants sur 3 niveaux. La santé se rapporte à l’état de bien-être physique, mental et social d’un individu ou d’une population.

La biodiversité joue un rôle crucial pour la santé humaine car elle fournit des services écosystémiques essentiels pour assurer des bonnes conditions de vie sur terre et de plein épanouissement. La dégradation et le déclin de la biodiversité ont un impact direct sur l’émergence et l’augmentation des maladies.

Le concept de “biodiversanté” met en évidence l’interdépendance entre la biodiversité et la santé, et souligne également la nécessité de promouvoir une approche holistique de la santé qui intègre les dimensions environnementales, sociales et économiques.

 Le constat de biodiversanté

en 4 points

1. Une biodiversité en bonne santé = une population en meilleure santé ;

2. Une biodiversité dégradée = cause grandissante de maladies ;

3. Les activités des établissements de santé contribuent à la pression exercée sur la biodiversité ;

4. La biodiversité est bénéfique à chaque étape d’un parcours de soin, pour le Patient (et le Soignant).

biodiversanté vous propose ici un panorama des liens entre biodiversité et secteur de la santé,

extrait de son kit pédagogique.

La biodiversité,

c’est la vie !

Une biodiversité en bonne santé = une population en meilleure santé

La biodiversité est à l’origine de la vie sur terre. Elle est le tissu vivant de notre planète. L’Humain en fait intégralement partie et ne représente que 0.0001% du total de la biomasse !

Plus la biodiversité est riche et variée, plus elle est forte et s’équilibre. A contrario, si une instabilité s’installe, c’est l’ensemble de ces équilibres qui se voient perturbés générant maladies et risque global pour l’humanité.

Elle comprend trois niveaux. La notion d’interrelation est l’aspect fondamental.

  • la diversité des milieux de vie à toutes les échelles : des océans, prairies, forêts… jusqu’à une mare ou encore un jardin ;
  • la diversité des espèces (y compris l’espèce humaine) qui vivent dans ces milieux ;
  • la diversité génétique des individus au sein de chaque espèce.

La biodiversité est aussi dans notre corps  !

38 000 milliards de micro-organismes (bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes) vivent dans et sur un humain ; soit plus que les 30 000 milliards de cellules qui constituent le corps d’un humain ! Ils vivent en communautés appelées microbiotes situés sur la peau, la cavité buccale, les organes génitaux et les intestins influencés par notre alimentation et modes de vie.

Le bon fonctionnement de cette symbiose est un capital santé. 

Les services rendus par la nature

L’être humain dépend de la biodiversité qui lui offre gratuitement différents types de biens et services utiles pour vivre et s’épanouir (régulation de la qualité de l’air, de l’eau… apport de matières premières pour se nourrir, se vêtir, se loger… ). Elle joue un rôle essentiel en terme de prévention et de santé publique.

19 services ont été identifiés, classés en 4 catégories (régulation, approvisionnement, support, culturel).

Pour en savoir +, cliquez ici.

14 des 19 services

identifiés connaissent une trajectoire de déclin par la pression exercée par les activités humaines.

DES sERVICES gratuits ?

Les services rendus par la nature ne sont pas intégrés dans l’approche économique. Pourtant s’ils venaient à disparaitre et devaient être remplacés par une action humaine, les conséquences seraient fortement dommageables. Exemple, la contribution du service de pollinisation à l’agriculture mondiale a été évaluée à 153 milliards d’euros en 2005.

« Effet de dilution »

La biodiversité est une alliée de la santé humaine. Un écosystème riche assure la régulation des agents pathogènes et permet ainsi d’éviter l’émergence de maladies infectieuses vectorielles et/ou zoonotiques. Les risques de transmission vers l’humain sont dilués entre les espèces. Préserver la biodiversité, c’est protéger notre santé.

3 grandes théories

La notion de biophilie et les Théories de la réduction du stress et de la restauration de l’attention témoignent des bienfaits que peut apporter un contact à la nature.

Pour en savoir +, cliquez ici.

La reconnexion à la nature est un facteur essentiel de santé et bien-être

et permet de faire évoluer les mentalités vers un mode de vie plus durable.

Santé physique

Le contact à la nature renforce le système immunitaire, au contact des micro-organismes extérieurs (phytoncide, par exemple).

Les espaces de nature sont propices à la pratique d’activités physiques. Des études européennes ont montré une diminution du risque d’obésité de l’ordre de 40% corroborée par l’observation d’un taux réduit de diabète de type II. L’autre conséquence est la diminution des problèmes respiratoires et cardiaques (qualité de l’air).

Santé mentale

Les bienfaits apportés par la nature impactent majoritairement le stress, l’anxiété et l’humeur.

Une étude a par exemple démontré que les habitants résidant à moins de 300m d’un espace de nature semblent moins stressés que ceux vivant à plus d’un kilomètre. (Maas et al. 2009).

Santé sociale

Les espaces de nature sont propices à la création de lien social et limitent ainsi le sentiment de solitude (anxiété, dépression).

l’environnement est la cle d’une meilleure sante (oms, 1999)

biodiversité

et maladie

Une biodiversité dégradée = cause grandissante de maladies

Les maladies sont répertoriées en 3 grandes catégories : Chroniques (non transmissibles), infectieuses (transmissibles), traumatismes. Une grande partie des maladies est liée à la santé de la biodiversité.

Connaitre et suivre les maladies permet d’identifier les causes, sensibiliser les populations et améliorer leurs conditions de vie.  Il y a 55 millions de morts par an dans le monde, dont 600 000 en France.

Maladies infectieuses

Les causes

  • La destruction des écosystèmes ;
  • Le changement climatique entrainant la migration d’animaux ;
  • La mondialisation des flux de marchandises et des humains favorisant leur propagation.

 

maladies chroniques

Les causes

  • Les diverses pollutions ;
  • La sédentarité / faible activités physiques ;
  • Une alimentation déséquilibrée.

traumatismes

Les causes

  • Les guerres (liées à l’appropriation des ressources…) ;
  • Les phénomènes naturels.

maladies dites de civilisation

  • La vieillesse : La sédentarité, la malnutrition et la dégénérescence des personnes du 3e âge (maladies chroniques).
  • Le mal-être : Impactant la population des pays riches favorise le stress traité par un usage intensif de médicaments.
  • L’éco-anxiété : Générée par l’incertitude quant au devenir de la planète et les perspectives d’avenir.

antibiorésistance

Des milliards de doses d’antibiotiques sont consommés chaque année dans le monde et se retrouvent dans les eaux usées car non filtrés, tout comme les fongicides, désinfectants…

A leur contact, les microbes (bactéries, virus, champignons, parasites) s’immunisent et deviennent résistants.

Virus

De 600.000 à 800.000 virus (comme la COVID) sont présents dans la nature et pourraient infecter l’humain. Leurs émergences s’accélèrent depuis le début du XXIème siècle.

eco-anxiété

La montée de l’éco-anxiété témoigne de la prise de conscience de la population de la nécessité d’agir. Elle peut être considérée comme un préalable à l’action.

Derrière les enjeux écologiques, se cachent les enjeux sanitaires.

Les 5 pressions sur la

biodiversité

Les activités des établissements de santé contribuent à la pression exercée sur la biodiversité

La destruction des écosystèmes ou la dégradation des fonctions écologiques conduisent à une réduction des services rendus voire à leurs disparitions, et mettent en péril la survie de l’Humanité.

Les 5 facteurs identifiés par l’IPBES* (rapport évaluant les changements de la biodiversité & services rendus avec le développement économique, au cours des 5 dernières décennies) sont, par ordre décroissant, énoncés ci-dessous.  NB : Le changement climatique arrive seulement en 3ème position.

1

Changement d’usage des terres et mers. Destruction des habitats

  • Expansion agricole, responsable à 80% de la déforestation.  La restauration collective de Santé = le secteur produisant le + de gaspillage ! (ADEME, 2016)
  • Urbanisation

2

Surexploitation des ressources

60 milliards de tonnes de ressources sont consommées chaque année dans le monde.  Cette quantité a doublé depuis 1980.

2 catégories :

  • Non renouvelables. Principalement les minerais (argent, cuivre, fer,…), les minéraux (argiles, calcaire, silice, …), les combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole, tourbe) et l’eau des aquifères fossiles.
  • Renouvelables. espèces végétales (bois) et animales (terrestres et marins), eau, atmosphère terrestre et la lithosphère.

3

Changement climatique

Secteur de la Santé = 8% des émissions de GES de la France  (source : The Shift Project)

  • 29% dus aux achats de médicaments
  • 21% dus aux achats de dispositifs médicaux
  • 11% dus à l’alimentation

 

4

Pollutions

  • Plastique : Arrivés dans les océans, ils peuvent être ingérées par les espèces marines, notamment le phytoplancton à la base de la chaîne alimentaire, et avoir un effet de type perturbateur endocrinien
  • Chimique : dans l’air, les sols, les eaux, la faune et la flore.
  • Sonores, olfactives, lumineuses, radioactives… !

5

Espèces exotiques envahissantes

+70% nombre d’espèces exotiques envahissantes dans les 21 pays qui ont présenté des données détaillées depuis 50 ans.

Les impacts sur la santé :

  • Maladies infectieuses.
  • Allergies (pollen de l’ambroisie à feuilles d’armoise pouvant provoquer rhinites, urticaires, toux, eczéma, conjonctivites, asthme, trachéites).

 

Quelques pistes d’actions…

Foncier :

intégrer la biodiversité dans les travaux de construction / rénovation !

Alimentation :

Mettre une démarche globale en cohérence avec la règlementation (anti-gaspi, local et bio) !

Usage unique :

favoriser les produits réutilisables …

Médicaments :

Optimiser les consommations (dosage, interventions non médicamenteuses…) …

Hygiène :

Limiter l’utilisation de détergents, désinfectants …

Extérieur :

Mettre en place une gestion différenciée. Contrôler la flore spontanée / adapter vos plantations …

 La nature n’est pas seulement belle, elle est utile, et c’est prouvé !

NATURE et

parcours de soin

La biodiversité est bénéfique à chaque étape d’un parcours de soin, pour le Patient (et le Soignant)

La présence de nature dans un établissement de santé n’est pas anecdotique. Le rapport bienfaits / coûts penche en sa faveur ! Les économies pouvant être générées sur les médicaments, au-delà de l’intérêt environnemental, sont significatives.

A chaque étape du parcours de soin, la nature apporte de nombreux bienfaits !

  • Un cadre apaisant pour faciliter les soins
  • Des interventions non médicamenteuses moins invasives

 

CONSTATS

  • + grande tolérance à la douleur  /   durée de séjour + courte   /   prise de médicament réduite  /  convivialité
  • La relation Soignants / Patients est également modifiée.
  • Les familles se voient également plus satisfaites, notamment lors de leurs visites avec un sentiment de tristesse moindre lors de leur départ.

dans la Salle d’attente

Réduire le niveau de stress en vue de la consultation

Installation de photographies de nature

Etudes scientifiques (Ulrich, 1991 / Coleman et Mattson, 1995 / Kjellgren et Buhrkall, 2010 …)

PENDANT LES EXAMENS

Détourner l’attention des patients

Utilisation de nature virtuelle ou de plantes

  • Tolérance + forte à la douleur.
  • Niveau d’anxiété moindre.
  • Des équipes soignants heureuses de voir les patients moins souffrir !

Etudes scientifiques (Fjeld, 2000 ; Diette, Haponik, Rubin, 2003, …)

PENDANT LES    SOINS

Rendre le patient acteur de sa santé

Utilisation de l’hortithérapie (Interventions Non Médicamenteuses – INM)

  • Relation Soignant / Patient différente.
  • Intérêt sur le plan physique, mental et social.
  • Meilleur appétit, meilleur sommeil, …

dans la CHAMBRE

.

Créer un environnement favorable au rétablissement

Rendre visible la nature depuis le lit du patient

Rétablissement + rapide

  • prise de médicament moindre

– 1 jour d’hospitalisation et prise d’analgésiques puissants / 2 !! Les résultats qui ressortent d’une étude scientifique (Ulrich, 1984) comparant des patients ayant subi la même opération dont la fenêtre des chambres donnaient soit sur un mur en brique ou soit sur une vue arborée.

Résultats similaires dans d’autres études en rapport avec la présence de plante (Park, Matson, Kim, 2004 ; Parl, Mattson, 2008 ; Seong-Hyun 1 et Richard H. Mattson, 2009…).

NATURE et

qualité de vie au travail

Le bien-être du personnel est devenu une priorité des Directions RH.

La présence de nature offre un cadre de travail convivial. Elle agit sur le niveau de stress et aussi sur la restauration de la concentration, indispensable pour exercer et prendre les décisions qui s’imposent aux équipes !

La présence de nature contribue également à un relationnel plus apaisé avec le patient.

Créer un environnement naturel, c’est également un terrain favorable à l’engagement des équipes dans les démarches développement durable initiée par les Directions des établissements ! (cf. amnésie environnementale).

Pour en savoir +, cliquez ici.

lignes directrices MONDIALES

ODD : 17 objectifs pour transformer notre monde

Ce programme porte l’ambition de transformer notre monde en éradiquant la pauvreté et les inégalités tout en assurant sa transition écologique et solidaire à l’horizon 2030. Ils ont été adoptés en septembre 2015 par 193 pays aux Nations Unies.

CONCEPT “One Health”

 

Le concept ‘One Health’ (Une Seule Santé) rappelle les liens étroits entre santé humaine, santé des animaux et la santé de l’environnement.

Il a été officialisé en 2010 par la signature d’un accord entre l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l’OIE (Organisation mondiale de la Santé animale) et le FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’Agriculture), rejoints par le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement).

France. Mars 2023. Les ministères en charge de l’agriculture, de la santé et de l’écologie ont soutenu – dans le cadre de la stratégie d’accélération MIE-MN[1] de France 2030 – la création d’un « institut One Health » appelé à devenir l’organisme de référence pour la formation et la sensibilisation des décideurs publics et privés à la démarche « une seule santé ».

la biodiversité, c’est la santé