plus que jamais enjeux écologiques et enjeux sanitaires

sont liées et font l’actualité.

ACTU NOVEMBRE 2023

Si sur Terre, l’humanité vient parfois à manquer, force est de constater que l’Humain se sent de plus en plus Terrien, prenant conscience du monde vivant qui l’entoure et de la nécessité de vivre en harmonie.

C’est dans les crises que naît le changement. Il aura donc fallu attendre que les risques et les alertes des scientifiques deviennent réalité et touchent notre quotidien pour rendre possible la transition. Mais la nature et l’Humain ont un rapport au temps différent, et la seule innovation n’apportera pas toute la solution. La biodiversité est déterminante. Elle garantit les bonnes conditions de vie sur Terre. Et, les plaisirs éphémères trouvés dans l’acte de consommer laisseront la place à un bonheur plus durable trouvé au contact de la nature. Le récit proposé de l’avenir doit être le plus désirable possible mais la transition n’est plus une option.

Climat – Biodiversité – Santé sont des enjeux interdépendants, à considérer en transversal. Il est clair qu’implicitement, les actions écologiques menées sont favorables à la santé, mais l’officialiser est un pas de plus.

Citoyens, Entreprises, Politiques, Scientifiques ont chacun une responsabilité. Le secteur de la Santé, par son rôle, la confiance accordée par la population, et son impact sur l’environnement, a un rôle central.

Les semaines passées ou à venir sont marquées par des actualités fortes et décisives.

cop 28

Dubaï, Emirats Arabes Unis

30 nov – 12 dec 2023

source : OMS

La COP 28 dédiera pour la première fois, une journée au sujet de la santé (et pour la 3^ème fois un pavillon santé), occasion historique de souligner l’importance d’intégrer les priorités en matière de santé publique dans les discussions sur le climat.

Le sujet principal de la COP est de faire le premier bilan des engagements des Etats dans l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre en vue de l’objectif de l’Accord de Paris limiter la hausse des températures à 1,5 °C),

Alors que les températures mondiales augmentent et que les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents, il n’a jamais été aussi crucial de mettre en place des systèmes de santé résilients face aux changements climatiques.

Dans ce contexte, l’OMS vient de présenter un nouveau Cadre opérationnel pour la mise en place de systèmes de santé à faibles émissions de carbone et résilients face aux changements climatiques. L’enjeu est de continuer d’assurer et d’améliorer la qualité des soins (face à l’instabilité et à l’évolution du climat) tout en réduisant ses propres émissions de gaz à effet de serre, lesquelles représentent aujourd’hui près de 5 % du total mondial.

“Nous avons donc la double responsabilité de construire des systèmes de santé pouvant résister aux chocs climatiques, tout en réduisant leur empreinte carbone.”

D^r Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

source : Ministère Transition Ecologique

La Stratégie Nationale de la Biodiversité 2030 traduit l’engagement de la France au titre de la convention sur la diversité biologique. Elle succède à deux premières stratégies qui ont couvert respectivement les périodes 2004-2010 et 2011-2020.

“Vivre en harmonie avec la nature”. Son intitulé reprend celui de la Vision 2050 de l’ONU. Elle a pour objectif de réduire les pressions sur la biodiversité, de protéger et restaurer les écosystèmes et de susciter des changements en profondeur afin d’inverser la trajectoire du déclin de la biodiversité.

Cette 3ème SNB résulte d’un travail collaboratif et se structure en 4 axes :

1. RÉDUIRE LES PRESSIONS QUI S’EXERCENT SUR LA BIODIVERSITÉ
2. RESTAURER LA BIODIVERSITÉ DÉGRADÉE PARTOUT OÙ C’EST POSSIBLE
3. MOBILISER TOUS LES ACTEURS
4. GARANTIR LES MOYENS D’ATTEINDRE CES AMBITIONS

Les liens entre

gaz à effet de serre (GES) – biodiversité – vie

Les GES jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat. Sans eux, la température moyenne sur Terre serait de -18 °C au lieu de +14 °C et la vie n’existerait peut-être pas.

Toutefois, depuis la révolution industrielle du 19e siècle, les activités humaines ont considérablement augmenté les quantités de GES dans l’atmosphère. En conséquence, l’équilibre climatique naturel se voit modifié et la surface terrestre se réchauffe. Le rapport de l’IPBES (2019) souligne que, depuis 1980, les émissions de GES ont été multipliées par deux, provoquant une augmentation des températures moyennes mondiales d’au moins 0,7 degré Celsius.

Le changement climatique a déjà un impact sur la nature, depuis le niveau des écosystèmes jusqu’à celui de la diversité génétique. Il peut entrainer l’extinction des espèces, l’élévation du niveau de la mer pouvant générer un flux migratoire de 1 milliard d’individus, l’acidification des océans perturbant les récifs coralliens impactant l’ensemble de la chaine alimentaire marine, une hausse des températures, une aggravation des phénomènes naturels (inondation, sécheresse…).

Publié en juin 2021, le rapport « Biodiversité et changement climatique – résultats scientifiques » est la première collaboration entre des experts du GIEC et de l’IPBES. Il souligne que la perte de biodiversité et le changement climatique doivent être traités ensemble. Certaines actions profitables à l’une peuvent être effectivement néfastes pour l’autre (reboisement mal géré, énergie éolienne et migration des oiseaux, hydroélectricité et modification des écosystèmes, …). A l’inverse, une action sur l’une peut également être favorable à l’autre !

“Il est temps de traiter la crise du climat et de la nature comme une urgence mondiale indivisible”

mercredi 25 octobre 2023.  200 revues médicales (Lancet, JAMA, Medical Journal of Australia, British Medical Journal, East African Medical Journal, National Medical Journal of India…)  ont publié simultanément un éditorial commun, avec un message clair : “il est temps de traiter la crise du climat et de la nature comme une urgence sanitaire mondiale indivisible”.

Selon cet éditorial, le changement climatique et la perte de biodiversité devraient être vus comme une seule et même crise, nuisant gravement à la santé humaine. La hausse des températures, les phénomènes météorologiques extrêmes, la pollution de l’air et la propagation des maladies infectieuses sont quelques-unes des principales menaces sanitaires exacerbées par le changement climatique.

Les revues médicales invitent l’OMS à déclarer la crise indivisible du climat et de la nature comme une urgence sanitaire mondiale.

Aux termes du Règlement Sanitaire International (RSI 2005), une Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) « s’entend d’un événement extraordinaire dont il est déterminé qu’il constitue un risque pour la santé publique dans d’autres États en raison du risque international de propagation de maladies et qu’il peut requérir une action internationale coordonnée ». Cette définition implique 3 conditions préalables pour  :

• est grave, soudaine, inhabituelle ou inattendue ;
• a des implications pour la santé publique dépassant les frontières nationales de l’État affecté ;
• pourrait nécessiter une action internationale immédiate.

(Source : OMS)

20 des 35 signes vitaux de la planète atteignent des extrêmes records

“La vie sur la planète Terre est assiégée. Nous sommes maintenant en territoire inconnu.”

Publié dans la revue BIOSCIENCE, ce rapport est une actualisation d’un rapport de 2020 dans lequel les auteurs ont déclaré une urgence climatique, avec maintenant plus de 15 000 signataires scientifiques.

20 des 35 signes vitaux présentent maintenant des extrêmes records (acidité des océans, épaisseur des glaciers, élévation du niveau de la mer, émissions de CO2. En exemple, entre 2021 et 2022, le taux mondial de perte du couvert forestier a diminué de 9,7 %.

Les scientifiques appelle à une transformation de l’économie mondiale afin de donner la priorité au bien-être humain et d’assurer une répartition plus équitable des ressources ; également à stabiliser et à réduire progressivement la population humaine. Ces stratégies respectueuses de l’environnement et socialement équitables nécessitent des transformations profondes et holistiques à long terme qui pourraient être réalisées par des étapes graduelles mais significatives à court terme.